26.2.15

Comme du pain, on pétrit la pâte puis elle se repose….

Avec "Les Anciens Briquetiers racontent"… on  serait tenté d'ouvrir des chapitres sur la fabrication des blocs treillis et des pots "stalton" !
Faut-il envisager de poursuivre notre modeste blog par une abondance de détails techniques ?
On en serait bien incapable, nous les anciens briquetiers qui avons connu d'énormes progrès technologiques. Aujourd'hui,  avant qu'on en écrive le premier mot, toute notre prose serait obsolète.

Par contre, pour rester dans le souvenir et après avoir porté un regard sur les fameux "petits trains" qui transportaient la terre vers les "fours",  rien ne nous empêche de se rappeler de ces énormes installations, indispensables pour la fabrication d'une terre cuite impeccable.

Voici deux photos qui feront très probablement parler beaucoup de Briqu'teux qui y ont travaillé dans une atmosphère bruyante.

Le Broyeur.
Qu'en dire ?
De mémoire de vieux "briqu'teux", un problème est survenu, il y a bien longtemps, lorsqu'un obus de la guerre 14, qui n'a pas été récupéré par le système électro-aimant, a suivi normalement le cheminement des tapis roulants. Arrivé dans la cuve du broyeur, tombant à l'intérieur   l'obus a explosé et provoqué la cassure de l'axe principal qui soutient les deux lourdes meules.  La grosse, la toute grosse panne ! Mais… c'était : il y a peut-être cinquante ans.




Le silo. 
Une fois broyée, tout comme les légumes qu'on écrase à travers un "passe-vite"pour en faire de la soupe, la terre est mise en silo dans un grand hangar, à l'obscurité, pendant plusieurs semaines.
Pourquoi ?   Par ce "repos forcé", l'argile trouve une homogénéité dans sa composition chimique ainsi que pour son degré d'humidité.
Pourquoi à l'obscurité ?  Pour empêcher l'apparition de mauvaises herbes à la surface du talus.



A l'attention des jeunes lecteurs, qui pourraient ignorer ce qu'est un "passe-vite", je précise, rien que pour l'humour de cette note mais pour bien faire comprendre le principe :  il s'agit d'un "mixsoup"… sans électricité.  Un matériel de grand-mère, quoi !

23.2.15

Deux hommes basculent une tonne !

- "Brimo, terminus, 20 minutes d'arrêt, et on repart !…"

Après un bruyant voyage de quelques kilomètres, le "petit train" chargé de sa glaise, arrive en gare !  Les portes, à l'arrière du Département, sont grandes ouvertes. Sur le quai,  un homme seul attend l'arrivée du convoi.  Il surveille : personne ne peut rester là  : trop dangereux !  Les rails, longeant le quai  voisine avec un trou profond, béant,  long d'une quinzaine de mètres.
Soudain, mais lentement, le premier wagon du convoi de terre  fait son apparition, suivi de tous les autres accrochés à la queue-le-leu.
Alors qu'il n'est pas encore tout à fait immobilisé, le chauffeur de la fumante locomotive-diesel saute de sa machine pour rejoindre le camarade Briqu'teux, celui qui aurait pu se prendre pour le "chef de gare", qui l'attendait.
A deux, en vrais costauds, ils s'approchent de la première berline remplie de terre à ras bord, déverrouillent un loquet,  et, dans un geste puissant, se mettent à pousser à l'épaule et de toutes leurs forces, ce gros bac métallique à la forme triangulaire, pour faire basculer son lourd contenu.  Un potin inernal se fait entendre, la tonne d'argile se déverse dans la "cave" ouverte, tandis que les deux ouvriers doivent, de leur poids, retenir le wagonnet afin d'éviter qu'il ne chute lui aussi provoquant un déraillement fort ennuyeux.
L'opération leur prend peut-être une demi-minute, ils passent à la berline suivante,…même synchronisation de gestes, même déploiement de forces,.  tous les wagons y passent !

Voilà, ils sont vidés.  Le "petit train" peut repartir pour une nouveau voyage.
- "Il sera de retour quand ?"  demandais-je dans le brouhaha des machines  ?
- "Une grosse demi-heure !" me répondit-on !
Le préposé allait-il devoir attendre ?   Non, pas du tout !  Pendant ce temps, il lui fallut inspecter cet dernier arrivage de terre, veiller à  nettoyer l'aire de débarquement,  et surveiller le transbordement de l'argile vers le broyeur.






Outre la froideur et la lourdeur du matériel "ferroviaire", des hommes assuraient la bonne marche de l'approvisionnement en argile, pour chaque département. Si c'était un travail rude, dans les courants d'air, dans la poussière, dans le bruit, dans l'humidité, ces briquetiers aimaient leur travail et le faisaient avec beaucoup d'amour.  En voici quelques visages. Tous ne sont pas représentés, ici. 


19.2.15

Pour les nostalgiques…. Voici un texte de 2001 !


Sans avoir beaucoup modifié leur petit train-train, ni éliminé leurs secousses et leur vacarme, ils auront sillonné durant près de soixante-dix ans, la tranquille plaine argileuse du Touquet, celle où jadis les fermiers du coin cultivaient patates, avoine ou betteraves.





La toute dernière équipe des terrassiers !

Autour des trous de briqueteries

Ils…ce sont ces petits trains que chaque habitant de la région briquetière ploegsteertoise connaît pour les avoir regardés en rêvant comme un enfant..., le temps d’une promenade aux alentours des « trous de briqueteries ».

Mais il convient dorénavant de parler au passé !
Ces sympathiques petits convois, fort bruyants, ont effectué, l'été 2001, leurs derniers voyages. En effet, les petits trains ont rendu l’âme durant cette dernière semaine de travail juste avant les congés payés.

Les Briqueteries de Ploegsteert avaient décidé de procéder à un investissement important : celui de supprimer les voies « Decauville » pour les remplacer par des tapis roulants qui achemineront automatiquement l’argile vers la fabrication.


Vers 1930, déjà

M. Jacques de Simpel, un ancien des briqueteries, nous raconte que les premières voies « Decauville » de 60 cm de largeur
(NDLR : du nom de l’inventeur Paul Decauville, industriel français 1846-1922) ont été installées avant 1930. A cette époque, les convois de six wagonnets étaient tractés par des chevaux. Probablement en février 1932, arriva un premier locotracteur monocylindre, semi-diesel (sic) et allumé par mèche, qui tira des rames de huit wagons. C’était un véritable progrès pour une briqueterie qui portait le même nom.

Puis, on investit dans un nouveau locotracteur plus moderne, de la marque Moës - Waremme, un engin capable de tirer un train de 9 wagonnets, d'une capacité de 750 litres chacun.

L'esor de la briqueterie du Progrès qui devient entretemps « Briqueteries de Ploegsteert » fait augmenter le nombre de convoi : elle achète un deuxième, puis un troisième locotracteur.

Le va-et-vient des petits trains se multiplie, l’aspect bucolique de la campagne qui encercle la briqueterie ne perd rien de son charme. Bien au contraire.

Au cours des années 1960, : les machines deviennent plus puissantes et les wagonnets augmentent leur contenu : ils ont une capacité de 1500 l. . Mais les étroites voies ferrées « Decauville » restent inchangées : les courbes, les aiguillages, les éclisses boulonnées restent toujours pareils.

A la ferraille ?

Aujourd’hui, tout est démonté ; les rails sont retirés. Les wagonnets sont mis en pièces détachées. Le non récupérable partira probablement à la ferraille.

Demain, il ne restera plus guère de traces de ces fameux petits trains de terre qui ont roulé durant plus de 70 ans à travers les champs et étangs du Touquet,



16.2.15

Un souvenir pittoresque du briquetier d'antan : de la nostalgie pure

Une fois extraite, il fallait amener l'argile brute vers les différents fours de la briqueterie.
Comment ?
Par petits trains, évidemment !
Il fut un temps où quatre convois différents circulaient sans arrêt, autour de la grande carrière d'argile pour amener la matière première de la machine excavatrice vers leur unité de fabrication.
Un "petit train" se composait d'un locotracteur poussant et tractant autant de wagonnets par devant que par derrière.  Ces convois circulaient sur des voies ferrées dites 'Decauville", c'est-à-dire étroite : une cinquantaine centimètres de largeur.  Un système d'aiguillages, généreusement bien graissés, permettaient aux convois de se diriger vers l'un ou l'autre four : Brimo, Numo, Nufa, Afma, Bristal !  Chaque "machiniste" se devait dès lors de se montrer habile pour veiller au bon réglage des rails, car, vous l'aurez deviné, tout se faisait… à la main et… au pas de course.

J'eus le privilège, dans les années 82-84, de pouvoir embarquer sur la dernière berline d'un "petit train" et de saisir en vidéo, caméra sur l'épaule, tout le charme de ces beaux et buccoliques voyages !
Regardez et écoutez….


Il exhume des Victimes de 14-18 ou des…bombes !

Au risque de vous embêter avec la "Terrasse", il me faut encore une dernière  fois évoquer ces trouvailles qu'on déniche en extrayant l'argile pour fabriquer les briques.
Autant ces découvertes peuvent servir de preuves à certains événements ou périodes historiques, autant elles peuvent aussi est… dangereuses !

Si les archéologues passionnés travaillent souvent en bottes et au "lucher", il leur arrive d'utiliser des petits outils tels que fins grattoirs ou petites cuillers pour récupérer précieusement un petit os ou un petite monnaie.

Cela dit, voici deux photos récupérées de la presse informatique pour affirmer qu'il en est parfois autrement !

Photo L'Avenir



14.2.15

Bizarre ! Ce béton armé, là ! Bizarre, vous avez dit "Bizarre" !

Il fallait bien commencer par "raconter" la terrasse !  Avec toutes ses histoires.
Et… ce n'est pas fini !
Parmi les secrets que recèlent nos futures carrières inexploitées de l'autre côté de la RN58, combien de découvertes verront-elles le jour encore ?
Parmi les dernières trouvailles… vieilles de deux ou trois décennies, il faut citer encore celles-ci : des restes de la guerre 14-18 !  Nombreux sont les pelles rouillées, les baïonettes pliées, les boutons cuivrés régimentés sous oublier les culs d'obus ou les "lotjes", ces plombs qu'on a aussi appelé "schrapnel" !
Mais la plus encombrante trouvaille fut cet "abri béton".  Allemand, anglais ?…  Voilà une bonne question pour les historiens.
Toujours est-il qu'il a fallu plusieurs jours pour venir à bout de la destruction  de ce énorme bloc de béton armé  afin d'assurer la poursuite de l'extraction.
D'ailleurs, la Briqueterie d'aujourd'hui, se situe bien… entre deux cimetières britanniques. C'et beaucoup dire !

Voici quelques photos souvenir.  Qui peut encore en donner la date ?




11.2.15

Pour un morceau d'ivoire… d'il y a 20.000 ans ?

En 1987, une autre défense de mammouth, bien plus grande, mais très endommagée, a fait son appartition.  C'était la grande effervescence au sein des spécialistes et des amateurs de la Société d'Histoire.
La presse y avait été convoquée.  La télé locale aussi !   C'est dire !
En voici quelques photos.  Et pendant ce temps-là, l'exploitation de la terrasse est au poind mort.








Une partie de la défense de mammouth est sortie de terre. Deux briqu'teux y ont aidé. Les reconnaissez-vous ? 





9.2.15

Une mine de trésors pour les archéologues !


Fallait-il que l'oeil du conducteur de l'excavatrice surveille constamment la face grattée de l'argilière ? Avait-il l'oreille pour entendre le moindre bruit suspect produit par la chaîne à godets qui trépigne sur un corps dur ?
- "Tiens, qu'y a-t-il là ?"   Il arrêtait le moteur, et, en emportant sa pelle, il descend voir !
Un debris métallique rouillé de la Première Guerre Mondiale, un obus non éclaté,  une pierre anormalement grosse, ou plus profond encore, de bizarres fragments noirs ???
Aussi intrigante que pouvait être cette trouvaille, aussi indispensable était… d'en savoir plus !
L'ami Jules Laenen, le chef de la terrasse, et membre de la Société dHistoire  s'empressait alors d'avertir les archéologues attitrés ou locaux pour venir procéder aux investigations intéressantes.
C'est ainsi qu'en 1977 (?), les premières découvertes de l'époque gallo-romaines furent constatées.
Des morceaux de poterie en terre cuite  (déjà !) furent mises à jour et incitèrent l'ami briquetier-mécano Jean-Marie Dhondt à se trouver une nouvelle passion :  il réussit à  reconstituer tantôt un vase, tantôt une cruche en assemblant et collant les morceaux du… puzzle.
Début 80, nouvelles découvertes : un double puits en bois tressé pouvant avoir été utilisé au IIe siècle. Une fois inutilisable, ce "genre de panier en osier" était rempli d'objets céramiques, métalliques ou de… monnaie. Enfin… c'est ce qu'on y a déccouvert !
Décidemment, les argilières recèlent bien des secrets impénétrales.  On y dénicha encore des tombes révélées par des restes de charbon de bois mélangés à des fragments d'ossements calcinés et des clous oxydés. L'incinération des défunts était-elle déjà de mode ?
Toujours est-il que la preuve en est : un village gallo-romain a bien existé, ici, avant la Réserve Naturelle d'aujourd'hui !

Ce serait manque d'élégance de notre part de ne pas citer ici,  l'ami Patrick Roelens, toujours en service actuellement à la Briqueterie.  Il a contribué énormément et apporte toujours autant à l'archéologie locale pour mener à bien les recherches embourbées d'argile.  

Comme on peut le constater : l'excavateur est à l'arrêt !  Le temps pour les archéologues de procéder à leurs recherches. 
Il y a quelque chose à déterrer : à droite, Patrick Roelens mène l'opération
Les objets céramiques déterrés sont nombreux : voir une vitrine d'exposition à la Sté d'Histoire :


6.2.15

Une première énorme trouvaille !

Un jour, au siècle dernier (sic), la Briqueterie connut un vif émoi… joyeux !
A la terrasse, les ouvriers-terrassiers furent soudain intrigués par l'apparition d'un "corps étranger" gisant bien dans le fond de la carrière.  A un telle profondeur, ce n'était pas coutume. Que des objets métalliques apparaissent presque en surface ne les étonnaient plus guère : sur la ligne du front, les débris métalliques de la guerre 14-18  étaient… monnaie courante. 

Mais là,  ce fut trop bizarre !  On stoppa la machine et l'on descendit dans le fond, bêche à la main pour extraire de la glaise ce "rondin courbé" qui ressemblait fort à du très vieux bois. Une fois retiré de terre, l'ami Henri Dezwarte, s'empressa d'aller au bureau, avec sa découverte sur l'épaule, pour la montrer à M. José Tahon, le responsable de la gestion de la future Réserve Naturelle. 

Une extrémité de la "trouvaille" ressemblait beaucoup à une grosse corne de taureau…! La longueur de la découverte pouvait bien atteindre 1,50 m.  On songea aussitôt à une défense d'éléphant !  Mais ce pachiderme n'a jamais vécu dans nos contrées. Par contre, enfoui à cette profondeur, cette "défense" devait bien s'être déposée là, il y a…  peut-être 50.000 ans.  Après une petite recherche, non pas sur Google, car il n'existait pas, mais dans des encyclopédies, on en vint à la conclusion qu'il s'agissait bien d'une défense de mammouth.  D'ailleurs, on sait aujourd'hui que cet énorme animal à poils laineux vivait dans nos contrées et a disparu depuis justement 12 à 15.000 ans.  A-t-il été trop chassé par l'homme ?  N'a-t-il pas supporté les changements de climat ? 

Comme quoi, si l'on veut faire de l' Histoire, on peut remonter loin !

Défense de mammouth découverte à Ploegsteert, "pour de vrai" ! 

Telles qu'elles se présentaient,… 


  

4.2.15

Un peu de géologie !

A bien observer l'image qui chapeaute ce blog, on remarque encore et toujours ces deux couleurs d'argile : grise en couche inférieure, jaune-brun pour la couche supérieure.
La raison de ces deux types de terre à la texture différente doit remonter à l'ère glacière du Quaternaire, du Pleistocène, lorsque notre continent a connu des périodes de milliers d'années de glaciation et de réchauffement, engendrant un retrait des océans par les rivières (en l'occurence : la Lys)  et en déposant aiinsi des alluvions de nature différente. Tout comme aujourd'hui, lors des inondations dans le sud de la France, la boue qui se dépose dans les maisons.
 S'il fallait dater ces phénomères, disons : Cela s'est passé entre il y a 110.000 et 10.000 ans !
Ces sédiments déposés tout au fond, à l'époque de la préhistoire, se révèlent aujourd'hui être une argile plus grise et se présente  plus "plastique", plus pure, plus glaise.
L'argile du dessus, jaune, contient plus d' "impuretés" alluvionnaires telles que du calcaire, de sable.
En grattant  jusqu'à 7 m de profondeur, les godets de l'excavatrice raclent l'argile sur toute la surface inclinée et le mélange s'opère ainsi naturellement.  C'est ce mélange de terre qui a toujours donné à la brique de Ploegsteert sa couleur si particulière : orange rosé.

Aurions pu extraire plus profondément ? La réponse est négative. Puisque, sous ces 7 mètres d'argile, commence une autre couche inutilisable pour la cuisson des briques : du sable !  Or, c'est aussi à cette profondeur que se loge la nappe phréatique qui contient nos eaux souterraines.

Observation possible, vue de la RN 58, 500 m avant la sortie Touquet





3.2.15

Les gens de la terrasse !

Le premier labeur du Briqu'teux d'autrefois a toujours été celui pelleter la terre du sol pour la charger sur une brouette qu'il poussera vers la machine  à brique !
Peut-on s'imaginer ce travail que les premiers ouvriers terrassiers ont exécuté voici un siècle.
Puis l'excavateur est apparu pour creuser plus profondément l'argile et transformer ainsi les mètres-carré de terres à labours en mètres-cube d'argile, matière première élémentaire pour en fabriquer des briques.

Le travail de ces "gens de la terrasse" dépendait beaucoup des saisons et des conditions météologiques.
De la revue Briqu'Echo de 1976, voici quelques renseignements que les anciens n'auront probablement pas oubliés.
Par jour, 700 wagons remplis déservaient les différentes unités de fabrication. En 1976, la terrasse exploitée couvrait 18 ha, à côté des 3 étangs existants.
On y retirait  environ 1400 tonnes de terre par jour. Et… à cette même année, la réserve de terres environnantes pouvait assurer 12 ans d'activité. Heureusement, Monsieur Joseph De Bruyn s'en est toujours fait l'une de ces principales préoccupations : l'acquisition indispensable de nouveaux terrains autour de la briqueterie pour assurer l'avenir !
Enfin, précisons encore qu'il y a une quarantaine d'années, le département de la Terrasse fontionnait avec une douzaine d'hommes.  :
pour le fonctionnement de la machine : Messieurs
Jules Laenen (chef), Albert Claerhout, Joseph Beele, Robert Beele, Jean Loncke
pour la conduite des "petits trains" :
Jean-Pierre VanHaelewijn, Henri Dezwarte, Marcel Vannin, Stéphane Mahieu.
pour l'entretien général du site :
Camille Dezwarte, Stanislas Piteljon.

Voici quelques photos !  Tous n'y figurent pas, hélas !  Mais on se rappelle bien d'eux !













2.2.15

"La terre est basse !", et elle a toujours été lourde !

Travailler à la terrasse ?
Fallait être costaud pour y assurer ce boulot, car l'argile, cette terre aussi lourde qu' attachante, avait un caractère un peu rebelle : elle ne se laissait pas faire facilement, comme un fluide sable de mer, non, elle collait aux bottes, à la pelle, aux mains, au visage !
Quelle force des biceps fallait-il développer pour dégager, de la "klitte" qui l'entourait,  une roue de la gigantesque machine qui refusait de progresser ?
On n'entrait pas dans la terre glaise comme dans du beurre mou !  Les briqu'teux de la terrasse connaissaient sa résistance mais ils savaenit qu'isl auraient toujours le dernier mot !
Faut-il parler des conditions météo ?  Quand le temps était eu beau fixe, avec un soleil radieux, ils aimaient entendre qu'on leur dise :
- "Comme vous avez de la chance de travailler, ici, par un ce si beau ciel bleu !"
- "Tu reviendras nous dire cela quand il va pleuvoir, sous la tempête, en hiver… Nous, on sera là,… mais toi ???? "
On changeait vite d'avis tout en reconnaissant leurs difficiles conditions de travail !

Il fallait aussi "ripper" : c'est-à-dire déplacer la large voie ferrée d'un côté puis de l'autre, pour permettre  l'extraction de se poursuivre en reculant !  Des tonnes de rails et de billes de chemin de fer à pousser petit à petit au pied de biche et… à l'huile de bras !  Sans cela, les "trous de briqueterie" ne se seraient jamais agrandis !

Que dire, aujourd'hui, qu'un excavateur est déjà sur place pour entamer une nouvelle carrière, à l'est du pont du Badou !

Voici une première série de photos des années 70-80 !

La Briqueterie vient de faire l'aquisition d' un tout nouvel extracteur.  MM. Jules Laenen, Dany Debacq et Albert Claerhout vont le mettre en activité ! 


Deux "terrassiers" affectés au remplissage des wagonnets. 

Deux autres ouvriers de la terrasse, pour l'autre excavateur !  Le passage du photographe, l'ami Frans Maréchal, a dû les enchanter !