30.10.14

La PERCHE D'OR, pour ceux qui taquinaient le goujon

Il y a une quarantaine d'années, au sein du Personnel de la Briqueterie, nombreux étaient les amateurs de pêche qui adoraient aller taquiner le goujon, dans l'un des "trous de briqueterie".
A l'époque, seuls, deux étangs peuvent les accueillir sur la berge.

Le plus grand, celui qui borde le Chemin des Renards était loué et géré par la société de pêche de Warneton, les "Vrais Pêcheurs Warnetonnois". Ouvert à tout public en ordre de permis de pêche, les Briquetiers préféraient très probablement se retrouver entre camarades de boulot, le week-end. C'est ainsi que...



Le  second étang, plus petit et le plus proche des bâtiments, sis juste derrière la Nufa, leur servit de joli petit coin d'eau pour se réunir entre briquetiers-pêcheurs.
Seulement, pour assurer le bon ordre en vertu d'un réglement de pêche, pour veiller à la commodité, à la propreté et la sécurité du lieu, il fallut qu'un comité se crée et se charge de le gérer.
Ainsi fut fait.  Il s'appela : "La Perche d'Or", avec un président : Auguste Vanderhaeghe, aidé d'une équipe de comitards dynamiques comprenant un trésorier, un secrétaire, un garde-pêche !



Ce club connaîtra un immense succès durant de longues années au cours desquelles il organisera de nombreux concours de pêche et des marathons.

Dans la "Séries Photographiques", une page  est réservée à de très nombreuses photographies prises cà-et-là, aux cours des activités de la Perche d'Or.


29.10.14

"BRISTAL", un club de foot corporatif

En fouillant dans les archives photographiques, quelle n'est pas notre surprise de trouver une photo représentant une équipe de foot-ball, datant de 1962 !!
C'était donc bien avant la construction du Centre Social.  Ainsi,  les amateurs du ballon rond existaient donc bien avant 1965.
En réalité, au sein de la Briqueterie, un club de foot s'était créé et s'était choisi le nom de "Bristal", pour résumer les mots de "briques" et "stalton".
Ce club n'évolua pas en compétition provinciale, comme les clubs de villages, au sein de la Fédération Royale Belge du Foot-ball, mais bien dans une division spéciale, dite "corporative".  C'est-à-dire, une série réunissant des clubs émanant d'entreprises diverses pour les faire jouer en matches amicaux et "en dilettante" durant les week-end. Mais l'esprit compétitf y était !

On y reconnait, de G à D accroupis  : Gilbert Deman, Jean Linclau, Jackie Laperse, x, x
debout : Robert Vandenameele, Michel Mahieu, x, Freddy Gekiere, x, x, Jean-Claude Lehouck, Ronald Roussel
Une autre photo, toujours du même club "Bristal", quelques années plus tard, avec parmi eux, d' autres têtes :

Accroupis : Georges Leeman, Gilbert Pattyn, Vannin, Jean Claerbout, Jean-Claude Demeyer
Debouts  Georges Bequaert, Roger Vercruysse, Michel Dewilde, Jacky Laperse, Norbert Bollaert, Gilbert Deman
Bien évidemment, le club corporatif Bristal n'aura qu'une durée de vie limitée de quelques années : faute de combattants et de bénévoles, il aura dû un jour déclarer "forfait général" .



27.10.14

Les clubs font leur apparition : Le PHOTO-CLUB

Quand les syndicats ont-ils introduit leurs comités au sein de la Briqueterie de Ploegsteert ?
 Je l'ignore.
Toujours est-il qu'à partir de 1965, et ce, à la demande du Conseil d'Entreprise auprès de la Direction, plusieurs clubs se sont formés, regroupant ainsi des passionnés de différents loisirs.  A savoir : la pêche, la photo, le  foot-ball, le volley-ball, ou encore de la gymnastique.
Bonne nouvelle : tous ces amateurs disposent désormais d'un lieu, le Centre Social tout neuf,  pour se réunir et partager leur hobby commun.

Des clubs se créent !  Parmi ceux-ci : un club qui regroupe les mordus de la photo.

Curieusement, voici la seule photo du "Photo-Club" qui vit le jour en 1965. A l'intérieur du Centre Social,  on y aménage un petit local exclusif qui servira de "Chambre Noire". Si quelques membres disposaient déjà chez eux d'un laboratoire de développement photographique, d'autres membres voulurent s'initier à la photographie en suivant les conseils des "connaisseurs" pour tirer et développer leurs premières photos en noir-et-blanc.

De G à D : Michel De Witte, Roger Vercruysse, Jeannot Dherck, Gérard Verslype, Auguste Vanderhaeghen, Jean Verslype, Vandamme, Schoutteten,   Le photographe était Yvan Grimmonpré qui fut l'initiateur du Club, ainsi que le précurseur de la Diapositive ! 


Le Fonds de Solidarité de la Briqueterie  investit donc dans l'achat de cuves de développement, d'un agrandisseur, d'un margeur, de bacs pour le révélateur, le fixateur : bref, tout le matériel indispensable pour bien débuter.



Outre les réunions régulièrement irrégulière, le "Photo-club" y organisera un concours de photos pour ses membres, une conférence-débat à au sujet d'un voyage lointain, un 1er (et unique) salon de la Photographie, ainsi que de belles projections de diapositives prises lors des vacances par les membres du club.
Et en fondu-enchainé sonorisé !!!
Pour les membres, ce fut l'occasion de découvrir… les Ardennes, les Baléares, Rimini ou… les Dolimarts !

C'était l'époque où l'on sortait du "rollfilm" 6 cm  9 cm utilisé par la boîte "Kodak"  pour utiliser les négatifs petits format 24x36 et les premiers appareils réflex !

Quelle révolution pour l'époque.

26.10.14

La visite d'un Congrès International

Juin 1976 -  Un congrès international rassemblant 270 congressistes issus de 18 pays s'organise à Bruges pour écouter 80 orateurs pour une tribune de 10 min. chacuns. Ils ont exposé leurs découvertes ou échangé leurs théories sur la "Terre Cuite" dans sa nature et ses applications.

Après deux jours de discussions, de très nombreux participants firent le choix de visiter les installations de Ploegsteert. Après avoir souhaité la bienvenue et esquissé le portrait de Ploegsteert, M. Joseph De Bruyn invita les visiteurs à se diviser par groupe linguistique :
MM. Delanghe et Leeuwerck se chargèrent  de guider les Américains et les Anglais
M. Tahon prit les Néerlandais en charge
M. Boval fit découvrir les installations aux Français
M. Delle Vedove commenta tout en italien.


23.10.14

Les Politiques en visite à la Briqueterie - en 1965

Rappelez-vous l'article de la visite du Gouverneur de la Flandre Occidentale, M. Baels, en 1933.

Elle ne fut pas sans suite. D'autres personnalités politiques s'intéressèrent de près à la Briqueterie.
Pour commencer une série d'importants rendez-vous, en 1965, ce fut le Gouverneur de la Province du Hainaut, M. Emile Cornez qui vient voir et découvrir les Briqueteries de Ploegsteert.  Le département BRIMO venait d'être mis en activité et le Centre Social fut inauguré lors de sa visite.

Faut-il rappeler que l'arrondissement de Mouscron-Comines, dont dépendaient les communes de Warneton et Ploegsteert, venait de quitter (en1963) la province de la Flandre Occidentale pour être rattachée au Hainaut.

Toujours est-il que ce furent les élus de la ville de Warneton qui accueillit le Gourverneur pour l'accompagner jusqu'à…"Ploegsteert".

Sur la photo (du Nord Eclair)  prise devant le Centre Social, on y reconnait entre autres : MM. J. De Bruyn, J. De Simpel, J. Gontier,  Y. Grimmompré, G. De Jonckheere. D'autres peut-être ? Qui ?





21.10.14

Les cheminées culbutent !...

L'impressionnante évolution de la briqueterie, évoquée lors de l'article précédent, connut une succession  de nouveaux chantiers qui mirent évidemment des mois pour l' achèvement et la mise en service des fours et départements.
Durant une décennie, des équipes de maçons aidés de bull-dozer, de bétonneuses, de grues, d'engins robustes ont travaillé sans relache pour transformer l'entreprise et lui donner l'aspect qu'elle offre aujourd'hui.

Un souhait de la Direction fut entre autres : "Dans l'usine, il faut pouvoir se promener en souliers de ville et non pas en bottes !"  Toutes les allées furent donc bétonnées. Les chemins boueux d'autrefois ont progressivement disparus.

Peut-on oublier aujourd'hui, le bref spectacle offert par la démolition de différents chéminées montées en briques ?

La première à souffrir de cette décision fut celle du "Petit Four". Voici une photo de ce court instant que dure la chute de cette vertigineuse colonne de briques par laquelle s'échappait la fumée du four, durant des générations de Briqu'teux !

Dans le coin inférieur gauche de cette photo, on aperçoit la Centre Social qui existe déjà.   Il fallut faire place nette pour démarrer le chantier de  l'Entretien Général.
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Une autre chéminée, celle de l'ancienne briqueterie Delecourt de La Lys, fut elle aussi abatue, comme un arbre, après l'ouverture du chantier du nouveau département de La Lys. J'eus la chance d'assister à cette démolition. que je vous raconte sur une autre page, sous : "Séries Photographiques"




Enfin, une troisième cheminée dut être démolie par démontage de briques par briques. Celle du Brimo, lorsque ce département cessa de produire et fut remplacé par le nouveau département Bristal.



18.10.14

Les Départements sortent de terre !

La semaine suivant le décès du "Grand Patron", M. Rémy De Bruyn, succéda  son fils, M. Joseph De Bruyn, à qui le Personnel s'était habitué à saluer par un "Monsieur Joseph", devient l'administrateur-délégué de la société. Dans la même optique que son père, il suivra le même objectif : moderniser les installations de l'entreprise.

Cette photo aérienne date déjà de près de 40 ans.  Elle permit d'illustrer la couverture de la documentation technique des produits fabriqués à Ploegsteert. 
Voici une chronologie des grands chantiers mis en oeuvre :


1964 - le CENTRE SOCIAL, comprenant la grande cantine, deux salles pour les douches et les toilettes, une salle d'exposition, un réfectoire. Ce bâtiment, doté d'un impressionnant escalier, remplace désormais la "cantine" qui sera démolie.

 1965 - le BRIMO (abréviation de Briqueterie Moderne) On y a fabriqué tous les éléments de terre cuite nécessaire à la confection des planchers Stalton. Ce four sera mis hors service en 1974 pour un gigantesque entretien.  Quelques temps plus tard, après la reconstruction de la cheminée, on y fabriquera exclusivement  les "PTS".

 1967 - l' ENTRETIEN GÉNÉRAL, comprenant le magasin général, l'atelier de mécanique, l'entretien ds véhicules, ainsi qu'une salle pour le lavage des camions.

 1968 - le STALTON. Pour remplacer le "petit stalton" construit en 1952. D'une capacité de production largement plus supérieure.

 1969 - l' AFMA (abréviation de Nouvelle unité de Fabrication Automatique de Matériaux) pour produire les blocs treillis.

 1974 - la BRISTAL (abréviation de Briques du Stalton). Cette unité, plus performante, remplace l'unité Brimo.

 1974 - le GARAGE destiné au rangement des véhicules et aussi, pour l'organisation de la Fête de St-Nicolas et autres activités sociales.

 1975 - les BUREAUX s'agrandissent en doublant leur surface.

 1976 - LA LYS. Cette petite briqueterie de la Sté Delecourt, du type four Hoffman, située à 4 km du site de Ploegsteert,   est reprise par Ploegsteert en 1975. Elle est complètement reconstruite l'année suivante.

1993 (?) - BARRY (près d'Antoing) !  L'opportunité pour Ploegsteert d'acquérir une immense réserve de terre argileuse, propre à la fabrication de briques de façades, et d'y construire un tout nouveau four encore plus performant !

 La "crise du pétrole" en octobre 1973 mettra un coup d'arrêt à toute l'économie belge, et le secteur du bâtiment en particulier, s'en ressentira. La production en briques diminua sensiblement car la vente diminua d'un seul coup, en un seul hiver ! Nous verrons par la suite de quelle manière la Briqueterie a réagi à cette situation difficile.

Le Centre Social, tout neuf !  A remarquer  à l'arrière plan : le stock de blocs treillis, encore stockés en vrac !

Les maçons entamment le construction des murs du four-tunnel du département Bristal, en 1974
Il faut préciser, que, selon un commentairre de notre ami Daniel Desramaux, le département RIDEC a été construit en 1962.

15.10.14

A la mémoire du "Grand Patron"

   

Le 30 janvier 1964, après une maladie relativement courte, M. Rémy De Bruyn meurt, à Ypres, âgé de 67 ans. Son fils Joseph prendra alors la direction de l'entreprise.

Ci-contre, sa signature, six mois avant son décès.



12.10.14

Il y a 54 ans, les bureaux sortaient du sol !

Remontons le temps : 1960
Un chantier démarre sur le champ agricole jouxtant la droite du "Petit Stalton". La voie ferrée d'autrefois a été démontée. Mais la chaussée en macadam en porte encore la trace aujourd'hui par cette section d'asphalte.
La Briqueterie construit ses nouveaux bureaux !


Un bâtiment parrallélipédique à deux étages, en toiture platte.
Les briques rouges, maçonnées entre les niveaux et séparées par de hautes colonnes de crépi blanc servant de trumeaux, offre à l'édifice administratif un aspect voulu moderne !
Sur les deux pignons, deux emblèmes en céramiques enjolivent le bâtiment à hauteur du 2e étage. Il faut lever les yeux pour les voir, mais ils font réfléchir aux progrès réalisés en trois bonnes décennies.
Au centre de la façade principale, l'entrée surmontée d'un impressionnant auvent, supporte de grandes  lettres  pour le mot "ploegsteert". La police (entendez la forme des lettres) servira aux en-têtes de lettres.






9.10.14

"J'espère revenir avec la fortune !"

Vers 1950, M. Rémy De Bruyn partit en voyage d'affaires vers la Suisse avec le ferme espoir de revenir, comme il len fit part lors de son départ : " J'espère revenir avec la fortune !".
En effet, là-bas, Il y acheta un brevet tout nouveau : celui d'un plancher en terre cuite, précontraint, et préfabriqué en usine. Son nom: le "STALTON".



Voici la seule photo où l'on peut voir, à gauche, à quoi ressemblait l'extérieur du "Petit Stalton", avant qu'il ne fut démoli. Ce cliché pourrait dater de 1967.

Quelques temps après son retour de Suisse, un atelier de fabrication de ce nouveau produit  fut construit et financé par les deniers des actionnaires. Ainsi vers 1952, les premières poutres  et tout nouveaux linteaux "STALTON" sortirent de cet atelier sur des longues et basses charettes tirées à la main.

- "Vous croyez que ça va marcher ?" lui demanda-t-on à l'époque ! 
Quelle fut sa réaction ? Dubitative ? Convaincue ?  L'avenir en donna la réponse !

1953 ! La commercialisation du plancher préfabriqué "STALTON" ne put se faire sans, qu'au préalable, les éléments constituant du planchers, càd les  poutres et les hourdis intercalaires, ne soient calculés avec précision, pour en déterminer les longueurs et les quantités en fonction de la maison à construire. Les premiers plans d'architectes arrivèrent sur le bureau du patron. Mais qui en fera les études ?

Le bureau d'études démarra par le fils du patron, Joseph, jeune ingénieur civil qui s'en chargea. Le succès ne tarda point, les commandes affluèrent ede plus en plus nombreuses. Pour l'aider : il embaucha M. Jean Delanghe, ingénieur lui aussi, pour en prendre définitivement la direction.

Les années suivantes, d'autres collaborateurs vinrent grossir les rangs : Messieurs Marcel Leeuwerck Ir, Jean Linclau, Jacques Kindt, Marcel Perpète…  et d'autres collaborateurs dont les noms s'ajouteront dans les commantaires (je l'espère).



Ci-dessus, une photo de l'intérieur du "Petit Stalton", donc le premier atelier dans lequel on fabriqua les poutres Stalton. A noter, pour les anciens ouvriers de ce département, que le séchage du béton y était accéléré par la pose de caissons chauffants (comme indiqué par un filet rouge)

Voici la très ancienne et première publicité du plancher "STALTON"… 

Nous verrons plus tard, plus en détail, l'enorme besogne manuelle que nécessitait la fabrication des poutrains !


6.10.14

Un Four Hoffman… C'était quoi ???

Dans des articles précédents, nous avons souvent parlé des "Grand Four", et "Petit Four", que l'on peut facilement repérer sur les anciens plans.

 Avant 1938, au moins un exemplaire existait puisqu'on le distingue sur la photo de la fête de St-Pierre.

Bien qu'on les appela "Grand" et "Petit", il faut surtout retenir le nom de "Four Hoffman"

Qu'est-ce que cela veut dire, du nom de son inventeur ???

A l'inverse de ce qui se passe aujourd'hui, dans les fours-tunnel, où ce sont les briques empilées sur les wagons qui se déplacent sous la zone de feu;  dans les anciens fours "Hoffman", c'est le feu qui se déplace pour cuire le briques entreposées manuellement.

EXPLICATION : Le feu précède les hommes !


Le four Hoffman se résume à deux couloirs de + 100 m, parallèles, reliés entre eux à leurs extrémités, pour former une sorte de galerie ovale, voutée, de quelques 5 m de largeur, pour 3 de hauteur.

Par un système de clapets assurant le tirage des fumées dans la partie centrale, le feu (zone rouge sur le dessin) progresse dans le four en s'avançant lentement et toujours dans le même (voir la flèche jaune) sens favorisé de surcroit par l'alimentation du charbon qui se fait par le dessus, au travers de trappes formées dans la voûte. Ce feu avançant réchauffe progressivement les briques sèches (en vert) pour les cuire. Puis, quand elles sont devenues "terre cuite", elles refroidiront lentement (voir les briques jaunes vers les brunes)

De l'autre côté du couloir circulaire, à l'opposé de la zone de feu, là où la température a baissé, les briquetiers profitent de défourner, c'est-à-dire sortir les briques cuites (voir la flèche courbe brune) et en empiler d'autres "non cuites" (voir la flèche courbe verte).

Les enfourneurs placent aussi régulièrement des "cloisons" en papier de manière à bien maîtriser le tirage des fumées en évitant les courants d'air. Enfournement et défournement s'effectuent simultanément en suivant le rythme de la progression du feu se situant à l'opposé de la galerie ovale. 
 Sinon, comment serait-il possible pour les briquetiers d'y pénétrer et d'y travailler ?

Par accéder facilement à l'interieur du four, des ouvertures sont prévues tout autour du bâtiment. Lorsque les briques vertes sont enfournées et bien mises en place sous la voûte, ces "portes" en ogive sont murées puis plafonnées de l'extérieur jusqu'après la cuisson. Lorsque les briques seront cuites et refroidies, les briquetiers casseront les portes maçonnées de fermeture pour procéder au défournement et à un nouvel empilage.

On devine aujourd'hui, les conditions difficiles de ce travail pour les briquetiers qui, dans la pénombre, se chargeaient de la cuisson de briques en four Hoffmann. La température à l'intérieur de la galerie était élevée en permanence. Jusqu'à l'avènement du clarck, se travail s'opérait manuellement : la grande brouette les aidait bien pour amener et sortir les briques du four.

Dans la rubrique "Séries Photographiques", une page est réservée aux fours Hoffman,

5.10.14

C'est la guerre : la population locale a eu faim !

Voici une lettre qui évoque toute une période difficile. Rares sont aujourd'hui, sont ceux qui l'ont connue.
Elle date du 4 juillet 1944 et est adressée par la Commune de Ploegsteert,  placée sous l'autorité de la "Kreiskommandantur" allemande,  aux Briqueteries de Ploegsteert.


Cet article clôt cette courte série d'une bien dramatique époque.

3.10.14

En mémoire de...

Pour faire suite à mon article d'hier, au sujet du bombarbement du 9 septembre 1943, voici trois photos des quatre briquetiers qui ont perdu la vie.

Alidor Allemeersch

Arthur Marreel

Henri Desmarez
Il ne nous pas été possible de trouver une photographie de la 4e victime, M. Maurice Vanleene, Wervicquois.
Par contre, selon le témoignage de Jean Claerhout, un nom s'ajoute : celui de Oscar Deleuze !  Il est même inscrit sur la plaque commémorative appliquée sur le Monument aux Morts du Bizet. Qui était-il :  A bien examiner la photo du personnel, en 1937, il est au 5e rang, le 2e à partir de la gauche.

1.10.14

La Briqueterie est bombardée le 9 sept. 1943

Le 9 septembre 1943 restera une date péniblement mémorable dans les annales de la briqueterie.

Dès 9 h 30 du matin, alors que tout le personnel s'affairait à son travail, une quarantaine de bombardiers anglais débouchèrent de l'horizon nord en suivant une ligne de vol vers le sud, par dessus le chemin des Renards. A partir du chemin de la Blanche, ils larguèrent des centaines de bombes jusque la voie de chemin de fer en étalant sur la briqueterie un véritable tapis d'engins explosifs. Guère plus longues que 30 cm, ces petites bombes munies d'ailettes produisaient, en tombant, un horrible sifflement strident que les témoins auditifs, aujourd'hui encore, ont en mémoire.

En touchant terre, ces projectiles de guerre ne trouaient pas le sol ni ne soufflaient les bâtiments mais explosaient en mille morceaux de ferrailles partant ou tous sens, à l'horizontale.

L'objectif était-il donc bien de tuer plutôt que de démolir ? Jamais, l'on ne sut la raison.

Tous n'eurent pas eu le réflexe de se jeter au sol ou de se mettre à l'abri. Certains s'enfuièrent, d'autres restèrent figés à regarder cet escadron larguant sa charge explosive et meurtrière. Les détonnations s'echainèrent à la suite les unes des autres dans un vacarme étourdissant, à un rythme accéléré.

Il est 9 h 32. Une épaisse fumée noirâtre obscurcit le ciel. Plus rien ne bouge... on entend des cris, des hurlements…

Le jeune fils du patron, Joseph De Bruyn, 18 ans, a vu et vécu ce bombardement. Immédiatement, il se  coucha sur le sol à l'abri d'un petit muret, non loin du "mélange". Un ouvrier tout à côté de lui, l'imita, en le couvrant même comme pour le protéger. Lorsque le tonnerre aérien fut calmé, Joseph s'empressa d'aller à vélo chercher du secours au Bizet. Il rencontra en route M. Baudrez qui, étudiant en médecine, vint apporter son aide.

Ils remarquèrent la première victime, un briquetier âgé, Henri Demarez qui portait un sac de ciment. La face ensanglée contre le sol... il était déjà trop tard.
La liste des tués s'alongea :
Alidor Allemeersch, découvert mort entre les hangars de séchage
Arthur Mareel, défourneur
Maurice Vanleene, Wervicquois, contre-maître

Dans les champs avoisinants, 15 ouvriers agricoles occupés aux moissons ou récoltes furent également victimes de ce bombardement.

Les dépouilles des victimes furent rassemblées au Couvent des Pères, au Bizet; et enterrées le dimanche suivant au cours d'une douloureuse mais non moins mémorable cérémonie.









Issues du Briqu'Echo janvier 1977, voici quelques anecdotes racontées par Jean Claerbout  à propos de cette tragique journée.
"… au moment du bombardement, j'étais au lit car j'avais travaillé de nuit. Ce sont les cris de panique de mes enfants qui m'ont reveillé. Je suis allé voir après mon frère Gérard qui était au travail au four. Car il faut dire que je n'habitais pas loin… j'habitais une des maisons de la briqueterie, près de la cantine. Ce n'est lorsque je rentrai à la maison que je vis mon frère sain et sauf. On s'est croisé en chemin, mais je ne l'ai point reconnu tellement il était noir de harbon. Il travaillait au grand four. Imaginez la panique du moment. Des Allemands sont arrivés aussitôt pour prendre position. Mais grâce à la fermeté du patron, M. Remi De Bruyn, qui n'hésita pas à dire à l'occupant : "C'est moi qui commande ici !", la panique disparut bien vite. Le courage des rescapés voulut que le four continua à tourner à sa fabrication de drains, malgré les importants dégâts dont il était la cause."

En 2002, lors d'une conversation franche et amicale avec la direction, celle-ci me confia : "… en échange de cette fabrication de drains, à la demande de l'Occupant, les habitants de la région purent bénéficier d'une tranquilité certaine de la part des Allemands !"  Cela mérite d'être dit !

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En septembre 2012, sur l'un des murs de la ferme de la Howarderie, une plaque commémorative a été accrochée, rappelant le nom des 18 victimes tuées par ce bombardement, dont 3 ouvriers briquetiers, plus un manquant, celui du Wervicquois. En voici quelques photos :